Bienvenue sur la page de l'année 2000 concernant la carrière de Jean-Michel Bayle. Cette année va marquer un tournant dans sa carrière puisqu'il ne fera pas pour la première fois depuis de nombreuses années une saison complète de compétition. C'est pour cela qu'à partir de cette année, l'année ne sera plus divisée en catégories mais il n'y aura plus qu'une seule page.
On commence cette année 2000 par une interview de Jean-Michel parue dans le Moto Crampons N°176 de Janvier.
Voilà une petite interview de Jean-Michel parue dans le Moto Crampons de Janvier 2000
Voilà un sujet sur Jean-Michel paru dans le Moto Revue du 3 février 2000.
Jean-Michel n'est donc pas au départ de la saison de grand-prix 2000 mais a trouvé un nouveau challenge : celui de l'Endurance suite à son expérience de 1998. Une chose change pourtant puisqu'il signe avec Suzuki pour le team Suzuki Endurance Racing Team avec Dominique Méliand comme team manager. Il fera équipe avec Christian Lavieille et Arnaud Van Den Bosche. Ces trois pilotes auront la lourde tâche de piloter la seule Suzuki usine (équipée de pneumatiques Dunlop) pour cette année lors des quatre grandes courses d'Endurance suivantes : Le Mans, Estoril, 24 heures de Spa et le Bol d'Or.
Jean-Michel et Christian Lavieille font équipe dans le SERT pour cette année d'Endurance
A un mois et demi de l'épreuve des 24 heures du Mans, les équipes se retrouvent pour des essais. Jean-Michel est présent avec ses coéquipiers pour tester la Suzuki modèle 2000 qui a deux modifications par rapport à l'année dernière : l'injection et des pneus Dunlop. Toutefois, l'équipe Suzuki n'utilisera pas ce modèle car il ne sera pas prêt. Ils rouleront donc avec le modèle 1999 orné du numéro 0 puisque la FIM a donné à Jehan D'Orgeix, champion du monde 99 de la discipline sur Suzuki mais passé à concurrence. Suzuki fait appel pour récupérer le numéro 1 et la FIM leur donne raison mais préfère le numéro 0.
Voilà les commentaires de JMB sur sa signature dans le team :
Je suis toujours un peu gêné par la douleur de mon pied mais ça devrait aller pour le début de saison. Je dois subir des examens la semaine prochaine pour savoir si je dois être opéré pour enlever les plaques. Cette blessure ne me permettait pas de faire une saison complète de Grands-Prix, et ça faisait un moment que j'avais envie de venir à l'endurance. J'ai eu cette opportunité avec Suzuki.
Jean-Michel teste la nouvelle Suzuki sur le circuit de Nogaro
Les 3 pilotes officiels Suzuki et leur machine pour cette saison d'Endurance
Les essais se déroulent sous la pluie et les résultats ne sont guères encourageants pour l'équipe Suzuki. La course s'annonce alors difficile puisque la pluie est redoutée pour le week-end. Elle démarre d'ailleurs avec une piste humide.
Voilà la réaction de Jean-Michel à l'issue de son premier relais :
"On est partis avec des pneus pluies, et quand la piste a séché, on est passé directement en slicks. Cela nous a permis de compenser notre retard en gagnant un relais sur les autres, qui sont partis en mixte. Mais les conditions de piste sont vraiment délicates, avec des traces humides et piègeuses."
Lors du début de la course, c'est la Honda qui se retrouve alors en tête tandis que les Kawasaki et Yamaha officielles partaient à la faute . Elles se retrouvaient alors dans les bas fonds du classement. L'équipe Suzuki quant à elle tentait de s'accrocher aux leaders.
Lorsque la nuit tombe sur le circuit, c'est la Suzuki qui a pris la tête devant la Honda et les Kawasaki du team GMT 94 et Motoshop 35. La pluie refait alors son apparition avec comme conséquence la chute de la Kawasaki officielle mais aussi de la Honda. Le pilote Kawasaki, Bertrand Sebileau, blessé laisse alors ses partenaires doubler les relais pour pouvoir se reposer. Mais c'était sans compter sur la chute de son coéquipier, Holon. Il doit alors reprendre le guidon malgré sa fracture au métatarse, six points de suture et un hématome aux côtes. Malheureusement, il repart à la faute et contraint l'équipe à l'abandon, rejoignant ainsi l'équipe Yamaha qui avait dû arrêter la course quelques tours auparavant sur une grosse sortie de piste de Jean-Marc Deletang.
A ce moment de la course, c'est la Suzuki qui mène tranquillement la course avec 5 tours d'avance sur le second. Manque de chance pour l'équipe puisque Jean-Michel qui avait pris le relais de Christian Lavieille part à la faute à son tour sur une trace séchante dans la courbe Dunlop. Il est à ce moment 2h35. Il parviendra tout de même à repartir et ramener la moto aux stands.
JMB et la moto se font alors examiner, et même si la moto pourra repartir, il n'en est pas de même pour Jean-Michel (fracture de la tête de radius) contraint de laisser ses coéquipiers terminer la course à deux.
La course est alors maintenant menée par l'équipe privée 44 Avenue équipée de Yamaha suivie par la Honda officielle. La Yamaha tiendra la tête jusqu'à une heure de la fin de la course, moment où la Honda parvient à la passer. Elle perdra même sa seconde place au profit la Suzuki qui a réussi une très belle remontée.
JMB dans ses oeuvres
Jean-Michel ramène la moto aux stands après sa chute. La course est alors terminée pour lui
Les mécanos réparent la Suzuki au plus vite
Après cette épreuve du Mans, l'équipe officielle Suzuki est engagée aux 8 heures d'Estoril, nouvelle épreuve du championnat du monde d'Endurance pour cette année 2000. La différence de cette course par rapport aux autres est sa durée (8 heures) qui ne permettra à aucune équipe la moindre erreur.
L'équipe Suzuki remporte assez facilement cette course et terminera avec 4 tours d'avance sur l'équipe Kawasaki GMT 94. Les 3 pilotes répondront tous en coeur "qu'on ne peut jamais parler de victoire facile en Endurance".
Jean-Michel est quant à lui très content de cette victoire : "Je suis d'autant plus content que c'est mon premier podium depuis que je suis passé à la vitesse."
Les 3 pilotes Suzuki se retrouvent alors en tête du classement provisoire avec 65 points suite à leur seconde place au Mans et cette victoire à Estoril. Ils se retrouvent avec 15 points d'avance sur les pilotes Honda qui ne participaient pas à cette épreuve.
JMB dans les stands lors de cette épreuve des 8 heures d'Estori
La troisième épreuve de ce championnat du Monde d'Endurance nous amène en Belgique pour les 24 heures de Liège. Cette course se déroule sur le circuit de Spa Francorchamps. Seul deux équipages officiels sont engagés : Suzuki (Bayle - Lavieille - Van Den Bossche) et Yamaha (Deletang - Willis - Foret). Nous retrouverons tout de même de très bonnes équipes privées comme le team Kawasaki GMT 94, Suzuki Phase One, la Yamaha du moto Club Courneuvien.....
Il pleut sur le circuit pour le début de course et cela ne va quasiment jamais s'arrêter (il pleuvra durant 22 heures). La Suzuki prend rapidement la tête et va la conserver (avec une avance confortable) jusqu'à la tombée de la nuit, moment où Arnaud Van Den Bossche part à la faute à la sortie de la chicane de l'arrêt de bus. Fort heureusement, l'équipe Suzuki fait des miracles et elle retourne en piste seulement 10 minutes plus tard. Les 3 pilotes font alors leur maximum pour revenir sur les leaders. Au milieu de la nuit, ils ont même fait mieux que revenir sur les leaders car ils ont repris la tête de la course. Les conditions de course sont exécrables, voilà les commentaires de Christian Lavieille à ce sujet : " Dans la montée vers les Combes, tu es à 280 km/h dans les gerbes d'eau et tu ne vois rien. La seule chose à faire consiste à attendre le panneau 300 mètres pour se préparer à freiner au panneau 200."
La Yamaha remonte ensuite sur la Suzuki et parvient même à la dépasser. Elle arrive à s'échapper et un écart d'un tour se stabilise ensuite. La fin de course s'annonce passionnante avec toujours une pluie bien présente. Arnaud Van Den Bossche fait alors le forcing pour réduire l'écart avec les leaders mais part une nouvelle fois à la faute dans le même virage. Il parvient à ramener la moto aux stands.
Voilà son commentaire suite à cette chute : " Cette fois, j'ai accéléré sur la bande blanche. La moto s'est mise en travers et je me suis couché.". Les mécaniciens font des miracles puisqu'elle repart encore une fois seulement 10 minutes plus tard. Elle ne terminera toutefois pas la course puisqu'un problème sur le châssis est ressenti. Dominique Méliand, team manager de l'équipe, signe l'abandon de la Suzuki à 10h56. Voilà son commentaire sur cet abandon : "Le châssis a été touché. Sur un tel circuit, avec de telles conditions météo, on n'a pas le droit de laisser prendre le moindre risque de rupture mécanique aux pilotes."
C'est donc la Yamaha officielle qui remporte cette course devant la Suzuki Phase One et la Yamaha R7 du moto Club Corneuvien.
Pour ce Bol d'Or, on conserve la même équipe dirigée par Dominique Méliand avec les trois mêmes pilotes : Christian Lavieille, Arnaud Van Den Bossche et Jean-Michel.
La Suzuki officielle
Lors de la dernière session d'essais avant le week-end de la course, toutes les équipes engagées se retrouvent sur le circuit de Nevers Magny-Cours. L'équipe Suzuki est en difficulté au chrono avec leur meilleur temps en 1'42" alors que les meilleurs tournent en 1'40".
Voilà le commentaire de JMB à la suite de ces essais :
Côté châssis nous allons rentrer dans le rang mais il nous manque un peu de puissance en moteur. On se fait prendre une longueur et demie de moto à l'accélération. C'est d'autant plus regrettable que cette lacune ne nous permet pas forcément de faire la différence sur les meilleures machines privées. Compte tenu du tracé cela ne nous facilitera pas la tâche lors des dépassements."
Jean-Michel Bayle, Christian Lavieille, Dominique Méliand et Pascal Cadiou en discussions lors de ces essais
A la suite de ces essais, Jean-Michel donne une interview pour le magazine Moto Revue qui est publiée dans leur numéro 3438. La voilà ci-dessous
Lors des essais du vendredi, Arnaud Van Den Bossche chute violemment. Il perd alors connaissance pendant un quart d'heure et est victime d'un tassement de vertèbres. Il sera alors remplacé par Philippe Dobé.
Lors de la course, la Suzuki part bien et se retrouve à 21 h à la seconde position derrière la Honda et devant la Yamaha de 44 Avenue. A ce stade de la course, seul trois abandons sont à déplorer. La course continue pour la Suzuki jusqu'à 23 heures où elle est victime d'un problème mécanique et doit rentrer aux stands. Elle en repartira un quart d'heure plus tard après avoir réparé (soucis électrique), mais a perdu 7 tours et se retrouve maintenant à la 6ème position.
C'est à ce moment que Dominique Méliand décide de changer de tactique :" La moto est moins performante que les autres motos officielles parce que plus âgée, mais avec de la régularité, ça pouvait bien se passer. Maintenant il faut qu'on remonte. Avec la nuit, le rythme devrait se calmer, c'est là qu'il faut qu'on mette le paquet."
Malheureusement, cette tactique ne pourra aller à son terme puisqu'à 00h15, Philippe Dobé part à la faute lourdement dans la chicane des stands. Il perd connaissance avant de pouvoir être emmené en ambulance à l'hôpital. Il lui sera diagnostiqué 5 côtes cassées et cela marque l'abandon de la Suzuki officielle à 1h07.
Voilà les commentaires de Dominique Méliand :
"c'est une colossale déception. On s'était fixé un tableau de marche pour respecter la limite entre sécurité et performance. Après la panne électrique, il a fallu qu'on entame sur la part de sécurité pour espérer remonter, bien qu'on ait jamais été au-dessus de nos pompes. Seulement le grip du circuit s'est modifié avec l'humidité et la température."
La moto après la chute de Philippe Dobé
C'est finalement la Yamaha officielle qui gagnera cette 64ème édition du Bol d'Or suivie des Kawasaki et Honda officielles.
Jean-Michel remporte la catégorie notoriété en finissant 2 dans le première manche et remportant les 3 dernières. Il n'en reste pas là puisqu'il gagne également la catégorie relais Moto / VTT en compagnie de Nicolas Vouilloz.
Après cette épreuve d'Endurance, Jean-Michel Bayle s'inscrit pour le 3ème guidon d'Or de Bercy qui se déroulera le 23 Décembre. Les pilotes annoncés sont :
Le tracé de guidon d'Or à Bercy version 2000
Les pilotes arrivent pour la présentation dans une Cadillac
Lors des essais, c'est Jean-Michel qui réalise le meilleur chrono.
Dans la finale réservée aux pilotes de vitesse, Stéphane Chambon mène la danse suivi par Jean-Michel Bayle. Les deux pilotes vont se livrer une très belle bagarre durant la totalité de la course. JMB est littéralement collé aux roues du pilote Husky et tentera plusieurs fois de le dépasser en vain. Il se fera même distancer dans l'avant dernier tour après avoir touché une botte de paille à l'entrée de la coursive.
Lors de la super finale à l'américaine, JMB part à la faute en faisant l'extérieur à Boris Chambon et l'emmène avec lui. Les deux pilotes sont alors éliminés de cette finale.
Après examens, Jean-Michel souffre d'un arrachement des ligaments du pouce. Le guidon d'or est donc terminé pour lui cette saison.
Boris Chambon (1), Stéphane Chambon (2) et Jean-Michel Bayle (111) à la lutte
Jean-Michel à la lutte avec Stéphane Chambon dans la partie terre du circuit
Jean-Michel nous livre quelques réponses pour ses projets pour 2001
Après ces essais avec Suzuki, voilà un commentaire de Roger De Coster, manager du Team : " Jean-Michel serait dans le Top 5 en Supercross US".Ces prestations au guidon de la Suzuki officielle avaient dû être plus qu'honorable. Petite précision à ce sujet : Jean-Michel tournait aussi vite que Kevin Windham qui avait terminé le championnat SX en 4ème position.
Le magazine espagnol Motociclismo décernait la distinction de meilleur pilote du siècle dans trois catégories. Jean-Michel Bayle obtient celle de la catégorie motocross alors que Stéphane Peterhansel et Jordi Tarrés s'occupent respectivement de celle de l'enduro et du trial.
Une citation de Jean-Michel maintenant :
"Quand on voyait Ron Lechien sur une 500, on sentait qu'il se passait quelque chose. Pastrana, c'est la même chose."
Une petite citation de Mickaël Pichon par rapport à une manoeuvre faite par JMB sur Stanton....et qu'il a reproduit.
Jean-Michel va être le conseiller de Sébastien Tortelli lors de la saison de Supercross US 2001
Jean-Michel et Sébastien Tortelli ont déjà commencé leur collaboration et celle-ci démarre bien puisqu'il se classe second de cette épreuve en montrant une très grande vitesse dans les whoops. Seul de mauvais départ et un manque de régularité ont empêché le pilote Honda de menacer encore plus David Vuillemin.
On va terminer cette année par quelques belles photos parues dans le livre annuel d'Oxbow